CEPRID

L’aspect central des élections de Novembre au Venezuela est la lutte des classes

mardi 30 décembre 2008 par CEPRID

JOSE ANTONIO EGIDO

traduit pour changement de société : http://socio13.wordpress.com/

Alors que le processus politique de Libération nationale, anti-impérialisme, d’unité latino-américaine et de changements sociaux que dirige le président Chavez a du mal à se référer au concept de “classes sociales” et plus encore à celui de “lutte de classes”, la droite fascisante qui a réalisé une avancée en prenant le contrôle des états plus peuplés et riches du pays a une très forte conscience de classe. Il suffit de voir la corrélation de voix entre espace urbain et orientation idéologique. Jose Roberto Duque l’a expliqué avec des chiffres Dans un article á Aporrea[1]. Les espaces urbains habités par la haute classe moyenne, la bourgeoisie et l’oligarchie votent en masse pour les options de droite pendant que ceux ou réside la classe travailleuse et celle que Camilo Torres appelle “classe populaire” votent des options qui soutiennent le processus. De manière lucide le candidat á la mairie de Sucre Jesse Chacón a reconnu que les élections ont été “une sorte de confrontation de classes”[2]. Le problème est que des organisations semi fascistes comme « Primero Justicia » liée au parti franquiste de Aznar (le PP) et aux services spéciaux nord-américains et israéliens, on put pénétrer dans les quartiers populaires, surtout à Petare alors que les forces chavistes et démocratiques ont des difficultés agir de la même manière dans les zones de classe moyenne.

On observe plusieurs erreurs qui doivent être corrigées :

1.- Il manque une théorie consistante de la transition au socialisme au Venezuela pour établir l’alliance de classes qui va diriger la lutte et les étapes qui doivent être franchies. L’importance que l’on attribue aux Conseils Communaux est extraordinairement positive mais cela ne peut pas éliminer la nécessité d’une prise de conscience de la question de classe. Au sein du PSUV il y en a des secteurs qui s’opposent à l’acceptation d’une telle analyse. Malgré l’effort de Chavez et des groupes de révolutionnaires sincères à l’intérieur de ce parti, le PSUV est, pour le moment, comme le signale Juan Contreras, de la Coordination Simon Bolivar, moins un parti révolutionnaire, qu’une « organisation pour accéder au pouvoir » [3] qui s’est construite, selon Roberto Lopez Sanchez, avec les « mêmes vices clientélistes que la vieille partitocratie adeco-copeyana ». Les idées postmodernistes qui ont une relative influence dans le chavisme et les courants sociaux-démocrates luttent pour que le marxisme ne soit pas employé comme un outil d’analyse plus important. Alors que l’oligarchie à une forte conscience et cohérence de classe et a forgé une Alliance étroite avec une classe moyenne politiquement attardée, apeurée et aliénée par les médias qui est employée comme moteur social de la contrerévolution. Par exemple, ces classes se sont mobilisées avec plus de fermeté et cohérence que le chavisme dans l’importante commune de Sucre. Jesse Chacon signale que la classe moyenne y a a eu un taux de participation entre un 65 % et un 70 % tandis que les classes populaires ont un taux de 50 % jusqu’à 55 %. Un leader social-démocrate d’opposition reconnait que la classe moyenne des grandes villes oppose au chavisme une « très grande résistance” et ce qu’on trouve est une « Lutte de classes“[4]. Nous pouvons dire que nos ennemis de classe emploient mieux « le marxisme » que nous même.

2.- le gouvernement manque d’une politique consciente vers la classe moyenne pour l’attirer dans le camp ouvrier, paysan, patriote et populaire pour construire ensemble une irréversible majorité sociale qui puisse isoler politique et socialement l’oligarchie antinationale. Les classiques du marxisme signalent que ce qui définit la classe moyenne est justement de ne pas avoir un project socio-politique propre et cela se confirme au Venezuela. Cette classe, surtout à Zulia et dans le District Capital, se met au service de l’oligarchie et de l’impérialisme même contre ses propres intérêts. Il est très simple de montrer que la classe moyenne a plus en commun avec les classes populaires qu’avec l’oligarchie . l’appareil idéologique/médiatique/propagandiste de l’ultra droite est efficace dans la construction consciente d’une classe réactionnaire et antinationale parmi ces couches moyennes.

3.- Manque d’une action politique plus profonde et soutenue des forces progressistes et révolutionnaires Dans beaucoup de quartiers pauvres se renforce la consciente classiste et patriotique et monte son niveau politique. Ce manque d’une action politique en profondeur n’a rien d’extraordinaire si l’on tient compte du fait que dans les quartiers pauvres de Petare, les responsabilités du PSUV tenues par d’anciens copeyanos qui ont travaille sous la gouvernance de Eduardo Mendoza et il manque des cadres vraiment révolutionnaires. Cependant l’université metropolitaine et les réseaux sociaux fascisants financés par USAID pénètrent en profondeur les quartiers pour y promouvoir une culture de l’opposition les secteurs populaires[5].

4.- Manque d’un travail concret pour éduquer politiquement les communautés populaires colombiennes, déplacées par la guerre et la misère mais sans conscience de classe. Il faut les éduquer dans le bolivarianisme qui fait de la Grande Colombie la Patrie commune des Colombiens et Vénézuéliens et dans l’unité de classe pour qu’ils ne se rangent pas du coté decette classe oligarchique qui les a expulsé de leurs foyers et les opprime et massacre.

Roberto López Sánchez signale dans son intéressant articles deux autres manquements importants : le “manque d’une claire politique gouvernementale vers la construction d’un mouvement ouvrier classiste et révolutionnaire”(je pense que ce doit être le mouvement ouvrier et son avant garde politique qui accomplissent par eux mêmes cette tâche sans tutelle administrative) et le “manque d’une politique gouvernementale envers les universités autonomes” [6] contrôlées par la droite qui en fait des Camps retranchés intellectuels et politiques de la contre-révolution et de l’impérialisme.

La défaite de la reforme constitutionnelle a permis un riche débat de critique et autocritique qui a permis une avancée sur quelques aspects depuis cette date. L’actuelle défaite dans les gouvernances de Miranda, Zulia, Tachira et Carabobo et les mairies de Maracaibo et Sucre, doit favoriser la correction d’erreurs et déviations dans la politique sociale et économique, de communication du gouvernement, dans la construction du PSUV et de l’Alliance Patriotique, dans l’unité du mouvement ouvrier et syndicale patriotique, dans le renforcement des mouvements de masses et les Missions et le renforcement

[1] http://www.aporrea.org/ideologia/a67627.html

[2] El Universal, 26 noviembre 2008.

[3] Pueblo en revolución, año 1, nº 29. Caracas, 2008.

[4] Leopoldo Puchi en La Razón, 30 noviembre 2008.

[5] A este respecto léase el artículo de Eva Golinger “La ingerencia ganó las elecciones venezolanas”, http://www.aporrea.org/actualidad/a67509.html

[6] “La derecha avanza en las grandes ciudades”, mismo número de Pueblo en Revolución que el citado en la nota 3.


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