CEPRID

Nicaragua, l’ALBA et l’empire de la haine

samedi 21 juin 2008 par CEPRID

Vendredi 30 mai 2008 par CEPRID

Toni Solo 30 - V - 2008 CEPRID

En ce qui concerne la dernière mise en scène contre le Venezuela et l’Équateur, le Secrétaire Général de l’OEA a dit : « Je suis très respectueux envers Interpol, mais le rapport édité a été une opinion technique sans référence à la démonstration ni au contenu des documents trouvés…Il n’y a pas de preuve sur les documents » (1). Il paraît donc que le représentant de l’ancien Ministère de Indias états-unien méprise l’embrouillamini monté par l’empire de Washington et ses subordonnés narco terroristes de Bogotá. Quelque chose de fondamental a changé en Amérique Latine. C’est un signal qui indique autant un changement profond et historique qu’une modification conjoncturelle.

La modification conjoncturelle est que la Colombie et, dans un degré moindre, le Mexique sont de plus en plus perçus dans la région comme les pays latino-américains dont la société et le gouvernement sont en crise. Les abus généralisés et systématiques des droits humains et le pouvoir du narcotrafic dans ces deux pays se sont accumulés par rapport à une dynamique néolibérale en crise par son propre momentum [espace de temps] et sa corruption. La crise constitutionnelle en Bolivie, où il s’agit d’un soulèvement fasciste, n’a rien à voir avec la situation de ces deux premiers.

Dans ce contexte, et malgré tous les efforts du régime terroriste de George W. Bush et ses alliés, les pays de l’ALBA – Bolivie, Cuba, Nicaragua, Venezuela et d’autres pays associés – poursuivent un modèle de développement qui fait partie d’un mouvement d’intégration souveraine latino-américaine. Ce modèle est une expression plus radicale de l’élan vers l’intégration d’une coupure néolibérale préférée par les pays fondateurs du Mercosur – Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay et du projet continental, Unasur.

Les ambassadeurs parrains

Dans Chacun des principaux pays de l’ALBA, la droite et ses alliés montent des campagnes de déstabilisation odieuses. Toutes ces campagnes sont provoquées par le gouvernement des Etats-Unis et, avec plus de discrétion, par des pays de l’Union Européenne. Cela vaut la peine de rappeler que dans les pays de l’ALBA, les ambassadeurs états-uniens sont, littéralement, des experts en guerres.

Le Chef de Mission pour les Intérêts Etats-uniens à Cuba, Michael Parmly, a été professeur dans les Études de la Sécurité Nationale dans l’École Nationale de Guerre. Patrick Duddy, ambassadeur au Venezuela, est diplômé dans le même centre, où il a une maîtrise en Stratégies de Sécurité Nationale. Juste avant d’être nommé ambassadeur en Bolivie, Philip Goldberg a été Chef de Mission du gouvernement états-unien à Pristina, Kosovo, pour renforcer les bénéfices de la guerre contre la Serbie.

Paul Trivelli, ambassadeur au Nicaragua, a une maîtrise en Études de Sécurité Nationale de l’École de la Marine de Guerre. Le chargé d’affaires diplomatiques à Managua, qui remplace Trivelli, est Robert Callahan, ancien acolyte de l’unique parrain des Escadrons de la Mort, John Negroponte. En Irak, ce fut Callahan qui servit de porte-parole à Negroponte pour expliquer, parmi d’autres atrocités, l’attentat contre la journaliste italienne Giuliana Sgrena à Bagdad. En disant « adieu » à Paul Trivelli, il est difficile de ne pas se souvenir de la scène du « Le Parrain » dans laquelle le jeune Corleone renvoie son ami Tom comme conseiller avec ces parole : « Tu n’es pas un conseiller en temps de guerre, Tom ».

Un changement incomplet

Les medias corporatistes occidentaux cachent toute cette réalité, mais on ne peut le cacher dans la réalité. Les medias occidentaux et les régionaux pro occidentaux diffusent la fable que se sont le Venezuela, Cuba, la Bolivie et le Nicaragua qui sont les pays en crise. Ils agissent ainsi pour cacher désespérément que pendant que les pays de l’ALBA défendent leurs majorités appauvries, en Colombie et au Mexique les secteurs les plus nécessiteux sont dans une crise sans précédent et avec des niveaux de répression que les medias corporatistes ne disent pas.

Il suffit d’imaginer la réaction dans les medias corporatistes occidentaux ou régionaux, si au Venezuela se seraient déroulés les violations, les frappes et les abus sans autorisation de Atenco ou la répression et les assassinats d’Oaxaca. L’assassinat de plus de vingt syndicalistes depuis le début de l’année en Colombie passe presque complètement inaperçu. Ce fut ainsi pendant les années quatre vingt avec les massacres et les vagues d’assassinats des membres de l’Union Patriotique. En Colombie la démocratie n’existe que dans les cimetières.

Les crises en Colombie et au Mexique affectent actuellement de façon significative les perceptions régionales et cette modification conjoncturelle accompagne les processus d’intégration. Il est difficile de ne pas voir l’élan vers l’intégration en Amérique Latine, qui plus ou moins laisse de côté la volonté des pouvoirs impérialistes, comme une correction historique et profonde de l’habituelle soumission néocoloniale de la région. C’est une correction complexe et pas encore achevée qui affronte les schémas analytiques orthodoxes. Par ses caractéristiques historiques, le Nicaragua se présente comme un des pays le plus intéressant sur cet aspect.

Le cas du Nicaragua

De la même manière que ses homologues cubains à Miami, ses compères au Venezuela et ses coreligionnaires en Bolivie, la droite au Nicaragua a travaillé sans relâche pour créer une ambiance de haine contre le gouvernement progressiste du FSLN. Le gouvernement ne fait rien. Ses fonctionnaires sont incompétents. Lorsqu’ils ne sont pas incompétents, ils sont hypocrites et corrompus. Ils sont trop radicaux. Ils ne sont pas suffisamment radicaux. Cette ambiance, Carlos Fonseca Terán (2), l’a très bien décrite.

La grève des transports au Nicaragua qui dura deux semaines au début du mois de mai, est un indice de cette lutte amère. Certains secteurs de transporteurs appuyèrent entièrement la grève, d’autres non. La grève était pour exiger l’intervention du gouvernement afin de geler les prix du combustible à un peu plus de deux dollars le gallon – la moitié du prix du marché -. Un arrêt similaire des transports eut lieu également, pendant trois jours au Guatemala, au début du mois de mai, il reçu comme réponse de la part du gouvernement la déclaration d’un État d’exception.

Au Nicaragua le gouvernement choisît la voie de la négociation. Par conséquent l’opposition ne pouvait accuser le gouvernement d’être répressif. L’opposition profita alors, pour changer, d’accuser le gouvernement d’une manœuvre déloyale et inefficace des fonds provenant des accords d’approvisionnement de pétrole dans le cadre de l’ALBA. Ne pouvant pas accuser le gouvernement de répressif, ils pouvaient donc tenter de l’accuser de corrompu et d’incompétent.

La grande partie du combustible qui provient du Venezuela sert au fonctionnement des générateurs d’énergie électrique dans le pays – plus de 80% de l’énergie électrique au Nicaragua est produite au moyen de centrales thermiques. Une autre partie est réservée pour pallier le transport urbain à Managua, pour maintenir le prix abordable à une population de presque deux millions dans la capitale. Une autre partie est destinée à favoriser des coopératives agricoles.

Finalement, le gouvernement avait accordé une baisse de un dollar et demi par gallon, afin de mettre, pour le moment le prix du gallon de gasoil autour de trois dollars et vingt centimes. De plus l’aide pour des recettes et les importations s’était confirmée. Des commissions de travail avaient été établies afin de traiter les détails de la mise en place des accords. La fin du mouvement donna raison de l’intérêt du gouvernement pour la négociation et non au conflit et il souligna son compromis à défendre les intérêts de la majorité appauvrie.

Les intérêts fortunés du secteur du transport n’ont pas été autorisés à dominer la négociation des accords avec l’exclusion des secteurs du transport plus fragiles. Cela avait également démontré que le gouvernement ne manœuvre pas à sa guise les fonds provenant des accords ALBA, car il doit en consulter les pays de la contrepartie. Les espoirs que l’opposition avait mis pour que le gouvernement fasse une erreur, avaient échoué. Si les transporteurs avaient continué la grève, ceux-ci et leurs sponsors dans l’opposition seraient restés comme les méchants du film.

Manipuler l’opinion des masses

En même temps que l’opposition cherche des espaces pour des profits, elle se plaint de l’hermétisme du gouvernement. On vit une réalité qui ressemble à celle de la Colombie. Apolinar Díaz a écrit : « Nous qui vivons en Colombie nous devons recourir aux informations de radio et de télévision des pays voisins pour se renseigner sur les choses graves qui se passent dans notre pays et que la grande presse hispano-colombienne et colombienne qui opère dans notre territoire occulte délibérément à la Nation. » (3)

Au Nicaragua, on n’a pas encore atteint cet extrême. Le gouvernement a un espace d’information sur la Chaîne 4, Multinoticias, mais les gens qui dépendent des journaux ou des medias de l’opposition qui dominent la télévision et la radio reçoivent un régime constant d’omissions, de dédain au gouvernement et une déformation des faits. Même si les reportages principaux s’approchent de la vérité et de la professionnalité, chose exceptionnelle, les titres et la présentation prédéterminent le contenu.

Un exemple de la revue électronique Confidencial montre la tendance. Carlos Fernando Chamorro, allié au Movimiento Renovador Sandinista (Mouvement Rénovateur Sandiniste) du centre-droit, a écrit le 11 mai : « De nouveau, la démagogie officielle s’effondre de son propre poids et le masque de la rhétorique pseudo révolutionnaire en tombant, nous dévoile le portrait grotesque d’un projet personnaliste autoritaire, dont l’ineptie à la tête du gouvernement menace de paralyser et d’enliser le pays. » Cela aurait pu être écrit par un journaliste de El Tiempo à Bogotá ou de El Universal à Caracas.

À cette date, le gouvernement avait déjà plusieurs fois tenté d’ouvrir un dialogue. Les leaders de la grève les avaient refusé. Ils se sont moqués de la proposition de la part du gouvernement du Cardinal Obando comme médiateur. Les transporteurs menacèrent de paralyser le pays. Mais pour Carlos Fernando Chamorro c’est le gouvernement qui avait menacé. Chamorro, avec l’hypocrisie habituelle du centre-droit, argumente que le gouvernement n’est pas suffisamment radical, parce qu’il a une rhétorique pseudo révolutionnaire.

Au bout de cinq jours le gouvernement obtint un accord. Comment la revue Confidencial avait-elle donné l’information ? « Les transporteurs ont vaincu dans la mesure que le secteur s’est maintenu contre le gouvernement pendant douze jours… » Mais comment ont-ils vaincu s’il n’ont pas obtenu ce qu’ils demandaient ? La revendication était de geler les prix des combustibles autour de deux dollars. Ils n’ont pas obtenu le gel, ils sont parvenus à bénéficier d’une baisse. Ils ont du accepter de s’asseoir et de négocier sans condition sur le fait de savoir si le transport de chargement pourrait être bénéficiaire d’un accord ou non. Et comment se fait-il que les partisans du libre commerce applaudissent les transporteurs nicaraguayens pour avoir obtenu une enveloppe gouvernementale de plusieurs millions ? Il reste à attendre dans peu de temps les accusations de l’irresponsabilité fiscale.

L’engrenage de la machinerie de l’Américanisme

Le plus absurde c’est que Confidencial est une des sources d’informations et d’analyses relativement notable au Nicaragua. Elle montre le fonctionnement de la production à l’échelle industrielle des informations qui encensent l’Américanisme – l’idéologie qui suppose que les idées et la pensée sur l’Amérique Latine doivent donner la priorité aux préjugés états-uniens -. Les pseudo informations se produisent en Amérique Latine avec la tournure américaniste. Elles sont transmises aux Etats-Unis, Canada et Europe. Là elles sont complétées par des commentaires et des variantes. Ensuite le produit avec la valeur ajoutée propagandiste retourne en Amérique Latine afin de lui créditer une récolte de nouvelles pseudo informations.

Et le cycle continue ainsi. Ce cycle fabriqué sert la droite et ses alliés du centre. En Amérique Latine les medias de droite et du centre-droit disent : « Regardez, ce n’est pas nous seulement, mais également en Amérique du Nord et en Europe, ils pensent ainsi… ». Aux Etats-Unis, au Canada et en Europe les medias impérialistes disent : « Regardez, ce n’est pas nous qui le disons, mais en Amérique Latine ils pensent comme cela aussi… ».

C’est un cercle magique fermé qui permet aux journalistes occidentaux de répandre des métaphores Américanistes infantiles comme la « marée rose » qui peint un tableau de gouvernements uniformément gauchistes qui avancent inexorablement en Amérique Latine. Aujourd’hui c’est le ton rose qui est utilisé. Peut-être que demain un quelconque leader changera de caprice, comme s’il s’agissait d’un effet superficiel de mode.

Mais l’élévation des consciences des peuples en Amérique Latine constitue un ensemble de processus poussé par des forces très diverses et profondément enracinées dans leur propre réalité. Les différentes espèces d’Américanisme éliminent la raison d’être des processus afin de leur refuser un traitement adéquat. Cela agit d’une manière proche à l’Orientalisme décrit par Edward Said, en délimitant ce qui est permis ou acceptable de penser de l’Amérique Latine, quelle est la réalité admissible. Cela exclut les réalités qui gênent.

Dans un domaine plus large, on observe que presque tous les medias se sont accordés que les États-unis, l’agresseur mondial le plus fréquent, un pays qui a éliminé l’habeas corpus, aient l’autorité morale pour parler de démocratie. Et l’Union Européenne, qui appuie le génocide à Gaza, qui a collaboré dans le coup d’état d’Haïti, qui massacre des civils en Afghanistan et qui a caché sa collaboration des vols pour la torture de la CIA, en quoi peut-elle se prévaloir d’être entendue sur les droits humains. Ils espèrent être pris au sérieux lorsqu’ils décrivent les pays exploiteurs néocolonialistes du cercle-capitaliste G7, avec leurs énormes profits agricoles et leurs systèmes de bien-être corporatif, comme s’ils avaient des économies efficaces et réussies.

Profils caricaturés

Si l’on focalise notre objectif sur l’Amérique Latine, et concrètement sur la Colombie, on découvre que les FARC sont des terroristes – et non une réponse légitime d’un peuple massacré, déplacé, réprimé quotidiennement. On découvre aussi que les FARC sont des narcotrafiquants. Cependant, il y a silence au sujet du, comment, lorsqu’ils eurent l’opportunité de le prouver, les accusateurs ont retiré les charges de narcotrafic contre Simón Trinidad car ils n’avaient aucune preuve.

Dans les medias chaque pays latino-américain a son profil qu’il reproduit mécaniquement. Il est acceptable de dire certaines choses et pas acceptable d’en dire d’autres. On ne doit pas dire que le Venezuela est un des pays latino-américains qui a le plus de succès socialement et économiquement en ce qui concerne les indicateurs acceptés normalement. Pas question ! Le Venezuela est en crise. Il n’est pas permis également de noter que Cuba se situe au-dessus du Mexique au niveau de l’Indice de Développement Humain de l’ONU. Non, Cuba est à la limite de s’effondrer socio économiquement, pas le Mexique.

On ne doit pas dire que les leaders du Venezuela, de Cuba et leurs gouvernements sont en bons termes avec la majorité de leurs homologues des autres pays du continent. Non. Le Venezuela et Cuba sont isolés. Il n’est pas mentionné la portée continentale de leur solidarité sans précédent au sujet économique, culturel, sanitaire et éducatif. Pour le cercle magique qui écrit sur l’Amérique Latine dans les medias corporatifs, Cuba et le Venezuela n’ont rien à offrir à personne. Par contre, tous les bénéficiaires de la fraude électorale, Álvaro Uribe, Felipe Calderón et Alan García, sont présentés comme des héros de la démocratie en Amérique Latine.

La droite n’a pas le monopole de ce type de mécanismes et l’opération de la machination idéologique de l’Américanisme n’est pas non plus nouvelle. Au Mexique, par exemple, on peut se rappeler que des secteurs de la gauche avaient vu Sandino avec beaucoup de défiance pendant la guerre contre l’occupation nord-américaine parce que Sandino ne s’était pas associé comme il fallait à la ligne idéologique révolutionnaire préférée. Maintenant c’est Daniel Ortega qui doit supporter un cas semblable.

Le FSLN au Nicaragua

Comme la notice de Confidencial le démontre, maintenant au Nicaragua le gouvernement du FSLN est targué de pseudo révolutionnaire par le centre-droit. Il s’associe aux critiques de la gauche super révolutionnaire. Les critiques dénoncent, parfois avec raison, la plupart des fois sans raison, quelques contradictions et faiblesses, et laissent en dehors de l’analyse les progrès qualitatifs dans un environnement défavorable comme les nombreux facteurs opposants.

Ce qui est surprenant, c’est que le gouvernement du FSLN est parvenu à maintenir son projet de manière solide et conséquente malgré tant de facteurs opposants. Il n’a pas la majorité à l’Assemblée Nationale pour pouvoir impulser son propre programme législatif. Il a du affronter les conséquences des niveaux élevés de l’inflation. Il a du investir des centaines de millions de dollars seulement pour garantir l’énergie électrique du pays.

Il a affronté l’obstruction délibérée d’entreprises étrangères comme Unión Fenosa et Esso. Il a du maîtriser l’énorme catastrophe de l’ouragan Félix dans la Région Autonome Atlantique Nord. À chaque pas qu’il effectue, il doit se méfier du sabotage délibéré d’une opposition aussi amère que celle de ses contreparties au Venezuela, Bolivie et l’Équateur.

Par chance il est parvenu à éviter une fuite de capital et à maintenir des niveaux d’investissement significatifs. Les importations ont augmenté plus que prévu. Les services de l’éducation et de la santé s’améliorent. L’infrastructure des routes se développe systématiquement. Les programmes de crédit et d’aide aux coopératives agricoles et aux familles paysannes sont plus étendus que ceux qui l’ont été depuis le premier gouvernement révolutionnaire du FSLN dans les années quatre vingt. Il a évité le mégaprojet hydroélectrique dans la zone de Copalar. Il développe un processus innovateur de consultation populaire permanente.

En général, les critiques au gouvernement se caractérisent par cynisme, hypocrisie et quelquefois par pure ignorance. Les processus de changement au Nicaragua ont leur propre logique et ne peuvent s’ajuster à aucun schéma rigide ou mécanique ni aux métaphores superficielles de style « marée rose ». Les contradictions existent puisqu’il y a beaucoup d’intérêts en jeu. À l’intérieur même du FSLN il existe divers courants qui quelquefois s’affrontent et, d’autrefois aussi vont dans le même sens.

Cette réalité se voit très bien au niveau local et elle s’est exprimée plus clairement aux élections des candidats au FSLN pour les élections municipales de novembre prochain, 2008. Dans plusieurs cas les gens ont rejeté les personnes opportunistes et ont élu des candidats dont leur sincérité et leur capacité est prouvée. C’est une autre partie de la réalité du Nicaragua que les médias cachent et un signe de plus de l’erreur des personnes qui qualifient le gouvernement du FSLN comme un projet personnaliste et autoritaire.

L’ALBA contre l’empire de la haine

Les attaques directes contre les gouvernements de l’ALBA sont plus efficaces si elles sont exécutées sur un terrain déjà bien préparé. Cela est le rôle des medias corporatifs d’information. C’est un terrain semé depuis des décennies par des préjugés pré-établis et cultivés avec attention, afin qu’ils soient prêts pour la récolte au moment opportun. C’est un paysage croisé par des chemins signalés avec des pancartes mensongères. Les limites sont tracées par des clôtures héritées du temps néocolonial, fabriqué par les diverses modalités de l’Américanisme.

Sa guerre de quatrième génération, qui dans les années quatre vingt s’appelait guerre de faible intensité, déploie comme stratégie parfaite, des campagnes pour manipuler les perceptions des masses. Ce sont des préparatifs pour activer le pas vers la guerre totale au niveau nécessaire si les circonstances le requièrent. Ce ne peut être un pur hasard que Robert Callahan aille, en ce moment, comme ambassadeur à Managua. On peut s’attendre à une intensification de la déstabilisation avec son arrivée et une intervention encore plus déterminée pour unifier la droite et le centre-droit contre le gouvernement au Nicaragua.

Il est évident que le projet de l’ALBA est un projet qui élimine les excuses et les prétextes qui étaient utilisés il y a peu pour justifier le statut quo impérialiste international. Les Etats-Unis et les pays de l’Union Européenne ne vont pas permettre le libre développement du modèle de l’ALBA. Ils vont tout faire pour le saboter parce qu’il supprime du pouvoir à leurs transnationales et au modèle néocolonial de dette+aide. Les discours mielleux du genre de celui de Thomas Shannon et de ses ambassadeurs, avec leur maîtrise de l’École de guerre, cachent l’agenda traditionnel de l’empire de la haine – haine envers l’humanité, haine envers la vérité.

Toni Solo écrit dans tortillaconsal.com

Notes

1. "El informe de Interpol, sólo "una opinión técnica" : Insulza", AFP, La Jornada, 16/05/2008

2. "¿Es Gobierno revolucionario radical o no revolucionario ?", Carlos Fonseca Terán, Radio La Primerisima, 20/5/2008

3. "Tapar, tapar, tapar" Apolinar Díaz - Callejas, ARGENPRESS.info, 22/05/2008

Traduction : Garcia Esteban


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