Alberto Cruz
CEPRID
Sans doute ce texte ne va pas au fond et ne va-t-il pas jusqu’à voir que ce qui est en train de disparaitre est la fiction de l’unanimité de la direction, unanimité que Staline lui-même mettait en cause en définissant la gauche et la droite comme des catégories politiques à l’intérieur du parti. L’unanimité à savoir le choix du socialisme est celle de la perspective de la société, un choix de civilisation, un congrès marque la manière d’aller vers ce but par des moyens concrets. La dictature du prolétariat donne un mandat (non du ciel mais des masses populaires) le parti n’en est que le moyen révolutionnaire. On retrouve la même idée à Cuba, tout dans la Révolution et la souveraineté de Cuba, rien en dehors. L’existence d’un parti unique signifie simplement que la démocratie s’exprime à partir du consensus des masses et de la nation sur l’indépendance de Cuba face à l’ingérence nord américaine et pour être unie dans la diversité l’île a besoin d’être anti-raciste, contre l’exploitation. Donc le socialisme est la meilleure garantie du consensus. La différence réside alors dans la manière dont la classe ouvrière, le peuple peut intervenir dans l’élection des dirigeants, les traditions historiques. Les débat sont réels de la base au sommet, mais la direction qui nait du débat doit mener la ligne choisie par le collectif et respecter le mandat. Donc dire que la Chine ne respecte pas le centralisme démocratique c’est mal connaitre les manières spécifiques du consensus chinois, Xi n’est pas né de rien mais d’un débat affrontement au sein du parti pour bien voir l’étape et ce qu’elle exigeait. Il s’agit d’un choix de gauche sans “gauchisme” qui correspond probablement à une évolution collective dont nous ignorons les tenants et les aboutissements, spéculer là dessus n’a pas grand intérêt. Le plus intéressant n’est pas là mais bien dans ce qui a conduit à cette ligne : cette vision d’un monde multipolaire qui doit affronter le néo-colonialisme occidental et à l’intérieur de cette gestation il y a un nouveau rôle pour les partis communistes, ce nouveau rôle ne nait pas seulement des luttes d’appareil, l’hypothèse de ce texte, mais bien de la maturation de ce monde multipolaire et ce qu’il lui faut pour favoriser la paix dont le monde et la Chine ont le plus urgent besoin. Ce développement semble positif pour les forces d’émancipation dans la situation mondiale actuelle. Cette analyse trace aussi la silhouette en ombre chinoise ( !) de l’évolution en cours au sein de la Fédération de Russie, celle dont parlent nos camarades du KPRF (note de Danielle Bleitrach, traduction de Jean-Luc Picker).
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LE CEPRID
Traduit par Danielle Bleitrach
Un pays dont on parle peu, le Kazakhstan, a été celui qui a commencé l’année de manière importante. Une série de manifestations, d’abord pour protester contre la hausse du prix du carburant, a fini par se transformer en une lutte entre clans oligarchiques et en une défaite des aspirations de l’Occident à un nouveau règlement après le fiasco afghan.
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LE CEPRID
Le débat est déjà ouvert, même si des secteurs de la soi-disant gauche – et sous les prétendues bannières ouvrières – tentent de se discréditer et de se placer là où ils sont toujours, au cœur de la puissance hégémonique occidentale : en Chine, il y a une situation anticapitaliste évidente, manifestation d’une « révolution profonde » qui est inscrite en tant qu’objectif dans le XIVe Plan quinquennal (octobre 2020), pour parvenir à une « prospérité commune » d’ici 2035.
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CEPRID
Tandis que les médias français passent la nuit à attendre le résultat des élections américaines. Pour la Chine, il s’agit d’un non événement parce que le consensus est total entre les deux candidats sur la manière dont ils vont défendre leur hégémonie économique qui s’appuie toujours sur le militaire. Un groupe d’intellectuels chinois installé au Canada, aux USA et en Europe, le collectif Qiao, nous livre cette analyse. Au même moment, la lecture de Rouge-vif, l’idéal communiste” d’Alice Ekman va exactement dans le même sens, la Chine est communiste et pas seulement depuis XI. Mais nous y reviendrons parce que la question est bien la transition dans laquelle le monde est engagé (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société).
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