Llegaron a la hora de la ruptura del ayuno en este ramadán de 1998, armados con hachas y cuchillos, han degollado, masacrado a su madre, su padre y sus ocho hermanos y hermanas. Ella, a la que se llevaron con otras diez jóvenes como botín de guerra: "Ghanima".
Si regresa "viva" un día tendrá la fuerza quizás de contarnos lo que Kheira tuvo el corage de contarnos en 1995:
"Me tiraron al interior de una furgoneta sin vidrios y circulamos durante horas. Llegamos de noche en una especie de lugar que no sabría describir. Estaba oscuro y nos encontramos en el bosque. Me llevaron a una especie de gruta donde ya estaba una vieja mujer. Varias horas más tarde, tres hombres vinieron a buscarnos y me violaron uno tras otro. La anciana cerca de mí lloraba en voz baja; uno de ellos la golpeó, después se fueron.
Si ella regresa viva un día sabrá que 350 personas fueron masacradas aquella misma noche en el mismo pueblo. Su pueblo.
Ella soy yo, es la otra, es nosotras.
Si ella gresa un
día no le digais: "venimos a hacer una investigación sobre
la identidad de quienes te han hecho esto". No le digais "para que tu calvario
cese es necesario dialogar con tus violadores y quienes han degollado a
los tuyos".
Sería demasiado
obsceno e indecente.
A cada masacre la comunidad internacional se emociona y conmociona y quiere hacer alguna cosa para ayudar al pueblo argelino. Nosotros somos sensibles y estamos agradecidos incluso sintiendo una legítima aprensión.
¿Cómo
puede puede ser de otra manera cuando sabemos la ignorancia y el desconocimiento
sobre la historia reciente de nuestro país que caracteriza a las
sociedades occidentales?
¿Cómo
puede ser de otra manera cuando sabemos que al mismo tiempo que la emoción
sincera de la mayoría de la sociedad civil europea se encuentra
una emoción fingida de medios políticos cuyo único
objetivo es la rehabilitación del es-FIS?
¿Qué nos dicen estos medios?
1. "Nosotros no sabemos quien mata en Argelia"
Sin embargo tras cada acto
de exterminación los GIA reividican y además quienes se han
salvado de las masacres reconocen a cada vez sus verdugos: ellos saben
quien les mata"
2. "La paz sólo puede llegar con la negocaición
con los islamistas". ¿Cuales? "Los moderados" nos dicen.
Si se trata de los partidos
islamistas legales Hamas y Ennahda, se sientan ya en el Parlamento. Por
otro lado Hamas tiene tambien escaños en el Senado y siete carteras
ministeriales. Es entonces cuando se nos dice que estos partidos no son
representativos del islamismo político; sin embargo, su proyecto
es claro, lo asumen de manera cotidiana en sus programas, sus acciones
y sus posiciones.
A quienes dudan les recordamos
la reacción de estos dos partidos en relación a la iniciativa
lanzada el 8 de marzo de 1997 por el movimiento unitario de mujeres demócratas
contra el Código de la Familia, discriminatorio y opresivo de las
argelinas. Frente a la petición "Un millón de firmantes para
el derecho de las mujeres en la familia":
- Hamas condena y contraataca
amenazando lanzar la petición de tres millones de firmas para mantener
el Código de la Familia.
- Ennahda, en voz de su jefe,
lanza una verdadera "fetwa" contra las mujeres demócratas considerándolas
enviadas del Infierno lo que en el contexto de nuestro país es parecido
a una llamada de la muerte.
Si Hamas y Ennahda no
son islamistas, ¿es necesario considerar que es en las filas del
GIA, el AIS, el FIDA u otros grupos armados donde se les puede encontrar?
La pregunta se mantiene... ¿negociar con quien?
¿El "es necesario
negociar" quiere decir negociar con los grupos islamiscos armados culpables
de crímenes contra la humanidad sobre nuestro pueblo?
3. Cualquier individuo o grupo, que salga del marco de este análisis es condenado a ser sólo "un agente del gobierno". Ello procede de una dinámica que consiste en reducir la escena argelina a un binomio Poder/Islamistas fuera del cual nada existe.
¿Debe entenderse por ello que Argelia no puede dar a luz mujeres y hombres capaces de creer de manera suficientemente fuerte en los valores de libertad, dignidad e igulada para luchar en su país haciendo de estos ideales su proyecto de sociedad independientemente del poder y de los islamistas? Si tal es el caso, nuestro deber es denunciar esta tesis que deriva del racismo, puesto que procedería de un rechazo de aptitud: los argelinos son incapaces de llevar a cabo un combate por la democracia porque son argelinos.
SI.
Existen en Argelia fuerzas que hacen de la democracia y de la libertad
su proyecto de vida. La vida, nosotras las mujeres, la llevamos y la damos.
Nosotras la protegeremos sea cual sea el precio, contra aquellos que se
han otorgado el derecho de matar, masacrar, violar, decapitar, despedazar,
degollar... en nombre de Diós.
A ellos
les conocemos, a sus víctimas tambien: son los grupos islámicos
armados. Cualquiera que continúe sembrando la duda sobre las masacres
asumirá ante la Historia la pesada responsabilidad de ser cómplice
de criminales contra la humanidad.
Primeras asociaciones firmantes:
Defense et promotion des droits des femmes
-Djazaïrouna
-Rachda
-RAFD .
-AITDF
-Bent Fatma N'soumer
Lettre ouverte a l'opinion internationale
Ils sont arrives au moment de la rupture du jeune en ce ramadhan 1998, armes de haches et de couteaux, ils ont egorge , massacre sa mere , son pere et ses huit freres et soeurs. Elle, ils l'ont emmenee avec dix autres jeunes filles comme butin de guerre :"Ghanima" .
Si elle nous revient "vivante" un jour elle.e aura peut etre la force de nous raconter ce que KHEIRA avait le courage de nous rapporter en 1995 :
" Ils m'ont jetes a l'interieur d.'une fourgonnette sans vitres et ont roule des heures durant. Nous sommes arrives de nuit dans une sorte d'endroit que je ne saurai decrire . Il faisait nuit et nous nous trouvions dans une foret. Ils m'ont emmenee dans une sorte de grotte ou se trouvait deja une veille femme. Quelques heures plus tard , trois hommes sont venus nous trouver et m'ont violee l'un apres l'autre. La vieille femme pres de moi pleurait doucement ; l'un d'eux l'a frappee, puis ils sont repartis ".
Si elle nous revient vivante un jour elle saura que 350 personnes avaient ete massacrees le soir meme dans le meme village . Son village.
Elle, c'est moi, c'est l'autre, c'est nous . Si elle nous revient un jour, ne lui dîtes surtout pas : "nous venons enqueter sur l'identite de ceux qui t'ont fait cela." Ne lui dites pas : "pour que ton calvaire cesse, il faut dialoguer avec tes violeurs et les egorgeurs des tiens " .
Ce serait trop obscene et indecent
A chaque massacre , la communaute internationale est emue et bouleversee et veut faire quelque chose pour venir en aide au peuple algerien. Nous y sommes sensibles et reconnaissantes tout en ayant une legitime apprehension .
Comment
peut-il en etre autrement lorsque nous savons l'ignorance et la meconnaissance
de l'histoire recente de notre pays, qui caracterisent les societes occidentales
?
Comment
peut.il en etre autrement lorsque nous savons qu'en meme temps que l'emotion
sincere de la majorite de la societe civile europeenne se trouve une emotion
feinte de milieux politiques dont l'unique but est la rehabilitation de
l'ex-FIS ?
Que nous disent ces milieux ?
-1. "Nous ne savons pas qui tuent en Algerie"
Pourtant
apres chaque acte d'extermination les GIA le revendiquent, de plus les
rescapes des massacres reconnaissent a chaque fois leurs bourreaux : eux
savent qui les tue"
-2. "La paix ne peut venir que d'une negociation
avec les islamistes" : Lesquels ? "Les moderes ", -nous dit-on . S'il s'agit
des partis islamistes legaux HAMAS et ENNAHDA, ceux la
siegent deja au Parlement. En outre HAMAS siege
aussi au Senat et detient sept portefeuilles ministeriels. C'est alors
qu'on nous retorque que ces partis ne sont pas representatifs de l'islamisme
politique ; pourtant leur projet est tres clair , ils l'assument
quotidiennement dans leurs
programmes, leurs actions, et leurs positions.
A ceux qui en doutent, nous rappelons la reaction de ces deux partis a l'egard de l'initiative lancee le huit mars 1997 par le mouvement unitaire des femmes democrates contre le code de famille, discriminatoire et oppressif des algeriennes. Face a la petition "Un million de signataires pour le droit des femmes dans la famille":
* HAMAS
condamne et contre attaque en menacant de lancer une petition de trois
millions de signatures pour le maintien du code de la famille.
. * ENNAHDA,
par la voix de son chef, lance une veritable fetwa contre les femmes democrates
en les vouant aux gemonies de l'Enfer, ce qui dans le contexte de notre
pays s'apparente a un appel au meurtre .
Si
HAMAS et ENNAHDA ne sont pas des islamistes, faut-il comprendre que c'est
dans les rangs des GIA, de l'AIS, du FIDA et autres groupes armes que l'on
pourrait les trouver ? La question reste posee : negocier avec qui ?
Par
" Il faut negocier", " faut-il comprendre negocier avec les groupes islamiques
armes coupables de crimes contre l'humanite a l'endroit de notre peuple
?
-3. Quiconque, individu ou groupe, sort de la
grille d'analyse de ces milieux est condamne
a n'etre qu'un "agent du gouvernement". Cela
procede d'une demarche qui consiste a reduire la scene algerienne a un
binome Pouvoir/Islamistes, -en dehors duquel nul n'existe.
Faut-il comprendre par la que l'Algerie ne peut
enfanter des femmes et des hommes capables de croire assez fort en des
valeurs de liberte , de dignite, d'egalite pour se battre dans leur pays
en faisant de ces ideaux leur projet de societe independamment du pouvoir
et des islamistes ? Si tel est le cas, notre devoir est de denoncer cette
these qui releve du racisme, car elle procederait d'un deni d'aptitude
: les Algeriens sont inaptes a mener un combat pour la democratie parce
qu'ils sont Algeriens.
Oui, il existe en. Algerie des forces qui font de la democratie et de la liberte leur projet de vie. La vie, nous femmes, la portons et la donnons. Nous la protegerons quel qu'en soit le prix, contre ceux qui se sont dotes du droit de tuer, massacrer, violer, decapiter, depecer, egorger ... au nom de Dieu.
Ceux-Ia,
nous les connaissons, leurs victimes aussi : ce sont les groupes
islamiques armes. Quiconque continue a semer le doute sur les massacreurs
assume devant l'Histoire la lourde responsabilite d'etre complice de criminels
contre l'humanite.
Premieres associations signataires :
-Defense et promotion des droits des femmes
-Djazaïrouna
-Rachda
-RAFD .
-AITDF
-Bent Fatma N'soumer