Partido Comunista Revolucionario

La nouvelle orientation
dans le chemin de la
Reconstitution
du Parti Communiste

I. Bilan et rectification

 

Caractère du moment actuel

Les conséquences pratiques les plus immédiates qu'entraînent les impératifs de la reconquête pour le marxisme-léninisme de la position d'avant-garde de la révolution et de que ce soit la propre classe ouvrière qui doive réaliser cette reconquête, comme prémisses nécessaires de la constitution, consistent en premier lieu, du point de vue organisationnel interne des détachements d'avant-garde, la promotion de la formation intellectuelle et culturelle nécessaire des militants communistes, par-dessus et au-delà des programmes routiniers d'initiation avec lesquels on avait l'habitude de dépêcher le compromis formel acquis avec l'idéologie révolutionnaire, et en deuxième lieu, du point de vue politique, la compréhension qu'il n'existe ni qu'il ne peut exister aucune ligne politique véritablement révolutionnaire si elle n'est pas construite sur la base de la formation dans cette idéologie de l'avant-garde, sur la base de son discours théorique révolutionnaire et sur la base de son développement et de son application au travers du débat et de la lutte entre deux lignes au sein de l'avant-garde ; la compréhension qu'actuellement, ce cadre, celui de la conscience –et donc, celui des questions au sujet de sa nature de classe, de sa cohérence interne, etc.– est le centre médullaire d'où l'on construit toute la politique prolétarienne. En d'autres mots, les questions idéologiques et théoriques occupent et occuperont le premier plan pendant un temps indéfini. Depuis que le PCR a dessiné son Plan de Reconstitution (1993), déjà orienté par ce critère –bien que, comme nous avons vu et comme nous continuerons de vérifier, de façon insuffisante– il n'y ait eu, pendant toutes ces années, aucun déplacement politique ni social entre les classes, ni à l'intérieur de la classe ouvrière, y compris ses secteurs d'avant-garde, qui justifie un déplacement de l'axe autour duquel les projets politiques révolutionnaires doivent poursuivre leur construction (et l'impuissance politique mise en relief par les derniers éléments importants joués par les masses, telles que les mobilisations à cause du cas Prestige, et surtout, celles contre la guerre d'Iraq, ne font que ratifier cette thèse). Les problèmes théoriques et idéologiques que l'avant-garde doit résoudre dans la perspective de la Révolution Prolétarienne et du Communisme configurent cet axe, de telle façon que nous pouvons dire que, du point de vue du mouvement prolétarien général et de la direction de sa lutte des classes, nous nous trouvons dans une phase d'accumulation de forces de l'avant-garde .

Les sources desquelles nous extrayons les conditions requises qui doivent être nécessairement accomplies pour atteindre l'objectif de la Reconstitution ont une double nature. En premier lieu, il s'agit de l'analyse des conséquences de la liquidation par le révisionnisme de la conscience et de tout le développement atteint par le Communisme (aussi bien comme ligne et organisation politique que comme perspective de l'organisation de la nouvelle société). Les résultats de cette analyse conforment le corps central de ce qu'a été jusqu'à aujourd'hui notre activité (Plan de Reconstitution et Thèses de Reconstitution) et les développements théoriques et pratiques qui en sont dérivés (ligne politique et ligne organisationnelle). En deuxième lieu, l'analyse des particularités politiques propres au second cycle révolutionnaire, surtout en les comparant à celles du Cycle d'Octobre. Dans ce cadre, bien que nous ayons déjà adopté cette théorie du développement cyclique de la Révolution Prolétarienne Mondiale à échelle historique presque depuis l'instant où elle fut établie par le Parti Communiste du Pérou ; dans le contexte de la formulation des thèses du recoin de la révolution péruvienne après la chute de la direction du parti en 1990 et du débat autour des lettres du Président Gonzalo, c'est maintenant que nous sommes en train de prendre conscience –à la lumière aussi de certaines conclusions que nous offrent les études relatives à l'expérience de la construction du socialisme en URSS– de l'importance de l'analyse comparative des prémisses nécessaires pour le commencement de chaque cycle Révolutionnaire. Ainsi, par rapport au problème de l'avant-garde, nous observons qu'historiquement, face au premier Cycle Révolutionnaire, elle s'organise et se configure pratiquement dans des périodes de temps relativement courtes : en Russie entre 1895 et 1903, et dans le reste des pays, grâce à des actes constitutifs uniques qui presque toujours se réduisaient à la prise en charge presque toujours formelle des vingt et une conditions du Komintern. Comme nous l'avons exposé plus haut, les conditions pour la construction de l'avant-garde étaient alors radicalement distinctes à celles d'aujourd'hui, principalement par la position adoptée par un secteur de l'intellectualité bourgeoise envers la Révolution et par la présence d'un mouvement révolutionnaire à l'offensive et d'une organisation internationale d'avant-garde (l'Internationale Communiste). Ces conditions faciliteront l'accomplissement des conditions requises par l'organisation du parti de l'avant-garde, mais elles fixeront, à leur tour, une conception déterminée de sa construction dans l'imaginaire communiste qui entraînera des tares de nature stratégique, comme la délimitation idéologique insuffisante avec l'opportunisme (ce qui a favorisé la retombée facile dans des politiques opportunistes), et la politique de formation des cadres entre le prolétariat qui accompagnait cette faible pénétration dans les problèmes idéologiques en relation directe avec la construction de l'avant-garde (et qui à la longue affaiblira la position prolétarienne dans la lutte de deux lignes au sein des partis communistes). Donc, à partir de ces constitutions politiques, les partis communistes sont passés à se poser directement la question de la lutte pour les masses et pour le pouvoir en entrant dans des dynamiques de lutte de classes à grande échelle. Dans cette situation, les moments contre révolutionnaires de repli sont considérés comme accumulation des forces pour toute la classe , en particulier en ce qui concerne le lien et l'influence de l'avant-garde par rapport aux masses et comme chapitre spécialement important, la lutte de l'avant-garde pour préserver les cadres et les principes idéologiques et programmatiques du parti. Actuellement par contre, les circonstances historiques qui préparent le second cycle révolutionnaire indiquent que, dans ses prolégomènes, dans l'étape de Reconstitution du parti révolutionnaire, la question de l'accumulation de forces concerne principalement les détachements d'avant-garde organisés autour des problèmes idéologiques et théoriques du développement de la révolution et de la construction du parti . Il ne s'agit pas alors, d'une tache conservatrice , mais plutôt créatrice , parce qu'entre les objectifs de la Reconstitution se trouve en premier lieu celui de récupérer l'idéologie révolutionnaire du communisme et de construire des cadres qui la restituent à la place qui lui correspond en tant qu'avant-garde dirigeante de la Révolution.

En conséquence, les circonstances qui entourent la formation de ce qui au sein de l'avant-garde servira de base pour la Reconstitution du Parti Communiste, mettent clairement en relief son fond théorique et éducatif , c'est à dire que les principaux problèmes auxquels nous avons à faire face ont de façon prédominante ce double caractère, et que les problèmes pratiques qui nous prendront d'assaut principalement seront ceux qui sont étroitement liés avec la disposition des moyens et la création des instruments nécessaires pour résoudre ces autres problèmes. Leur solution alors, comportera le renforcement politique de l'avant-garde en général et de notre organisation en particulier, parce que ça voudra dire qu'on avance dans la tâche de reconstituer idéologiquement le communisme , c'est dans sa tâche et au travers de ses succès que le militant communiste trouvera le stimulant, l'inspiration et l'initiative nécessaires à son travail –car la force de l'avant-garde réside dans son idéologie–, ainsi qu'une source vivifiante pour son organisation. Notre idéologie donc, comme toute la problématique qui l'enrobe, doit être dans la situation actuelle, le point de départ et le but de toute l'activité principale de l'avant-garde.